Allocution du président

 

 

Noël 2023 UTLA – Allocution du président Manfred Peters

 

« Mon beau sapin, roi des promos », titrait le quotidien LE SOIR dans un supplément du mois de décembre. Noël est devenu la fête du champagne et du foie gras où les cadeaux sont distribués par le Père Noël, une invention récente promue par Coca Cola.

Quelle différence avec la Noël où nous allions en famille à la messe de minuit et allions dormir dans l’attente des modestes cadeaux que le petit Jésus (le Christkindchen) allait apporter durant la nuit.

Mais trêve de nostalgie ! Interrogeons-nous un instant sur le sens du Noël chrétien. Noël est la fête chrétienne qui célèbre la Nativité, c'est-à-dire la célébration qui rappelle la naissance de Jésus-Christ. La fête de Noël vient peu de temps après le solstice d'hiver boréal auquel elle est associée. Elle est un héritage fondé sur l'éloge des valeurs de la famille, de l'amitié, de la générosité, mais aussi du rêve, de l'imaginaire ou encore de la foi.

Si Noël est, à l’origine, une fête païenne, c'est parce que ses premières origines remontent à avant la période chrétienne de l'Europe. En effet, la fin décembre a d'abord été associée au culte de Mithra et plus généralement au retour de la lumière et à la lutte contre l'hiver. Mithra est un dieu d'origine indo-iranienne. Son nom - mitra en védique, langue religieuse ancienne de l'Inde - signifie "ami", "contrat". C'est un dieu bienveillant, qui protège la justice et veille à l'ordre du monde ; c'est aussi le dieu du serment, de l'alliance.

Je me réfère à un de mes penseurs préférés, Frédéric Lenoir qui vient de publier L’Odyssée du sacré (Albin Michel), une somme qui est le fruit de trente-cinq années de recherches en philosophie, sociologie et histoire des religions. Il s’agit moins des religions que des croyances et des spiritualités des origines à nos jours.

 

Le sacré, explique le philosophe, naît de l’émotion, mêlée de crainte et d’émerveillement, qui surgit en nous devant la beauté et le mystère du monde. L’interrogation qui s’ensuit nous entraîne sur le terrain de la spiritualité, qui est une quête d’explication de l’émotion première, et parfois sur le terrain de la religion.

D’après Frédéric Lenoir, l’homo sapiens est un animal spirituel susceptible de faire une expérience intime du sacré, laquelle peut s’inscrire dans une philosophie matérialiste ou spiritualiste. Les conceptions du monde qu’on en tire peuvent être aussi bien athées que croyantes.

Demain, nous fêtons le solstice d’hiver. Ce qui ne signifie pas que l'hiver ne soit plus là, mais qu'on se dirige doucement vers des soirées de plus en plus éclairées. Chaque jour, nous gagnons quelques minutes d'ensoleillement supplémentaires.

Cette nouvelle positive est l’occasion de rappeler et surtout de pratiquer les valeurs liées à notre fête de fin d’année, la Noël chrétienne qui est synonyme d’ouverture, de partage et de générosité.

Joyeux Noël à toutes et à tous !